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Création du cluster

Pour travailler sur un cluster, il faut avoir plusieurs machines ... au moins plus d'une !

Mais qui dit plusieurs machines, dit généralement de nombreuses installations à faire, de nombreuses configurations à partager, etc. Tout ce qu'un administrateur système redoute : du travail !

Évidemment, de nombreuses solutions existent pour travailler moins, tout en déployant plus et de manière plus fiable ! On peut parler d'ansible, de chef, ou encore de puppet, ... Toutes ces solutions permettent d'obtenir des configurations finement personnalisées, mais nécessitent une phase d'apprentissage plutôt lourde.

Comme nous voulons lancer des conteneurs, les machines à provisionner n'ont pas besoin de configuration bien particulière et les seuls paquets importants sont une version récente de docker et ses dépendances.

Provisionner des machines ...

La solution magique consiste à passer par docker-machine pour créer des machines virtuelles automatiquement provisionnées avec Docker.

Rien de plus simple, mais cela nécessite d'être dans un environnement dans lequel vous maîtrisez le shell et dans lequel vous pouvez créer des machines virtuelles. Si votre machine Linux est en fait une machine virtuelle hébergée par VirtualBox sous Windows, vous allez sans doute préférer la deuxième solution, que d'utiliser PowerShell et Docker4Windows1.

Créer une machine {-}

Pour créer une nouvelle machine, nous allons utiliser la commande docker-machine create, en prenant soin de préciser le pilote à utiliser, les éventuelles options que prend ce pilote, ainsi que le nom que vous souhaitez donner à cette machine (les machines ne sont pas considérées comme jetables, leur nom vous permettra par exemple de relancer une machine plus tard) :

```bash docker-machine create --driver virtualbox echinoidea ```

Consultez la section suivante, réservée aux gens qui ne peuvent pas passer par docker-machine, si vous souhaitez avoir plus d'information sur ce que fait cette commande.

Commandes usuelles de docker-machine {-}

De la même manière que docker, vous pouvez lister les machines connues (ls), changer leur état d'exécution (start/stop/kill/restart) ou encore supprimer une machine (rm).

Si vous avez besoin d'obtenir un shell : docker-machine ssh $NAME et évidemment la commande scp s'utilise de la même manière, pour transférer des fichiers.

Utilisation avec Docker {-}

Nous avons déjà évoqué le fait que le daemon pouvait ne pas se trouver sur la même machine que le client docker. Eh bien avec docker-machine cela prend tout son sens, car vous pouvez très facilement changer de daemon/machine avec une simple commande :

``` 42sh$ docker container ls -a CONTAINER ID IMAGE COMMAND CREATED STATUS

42sh$ eval $(docker-machine env echinoidea)

42sh$ docker container ls -a CONTAINER ID IMAGE COMMAND CREATED STATUS a814293b9f45 armbuild/busybox "/bin/sh" 18 seconds ago Up 10 minutes 0caddeed5037 armbuild/alpine "/bin/sh" 2 weeks ago Created

</div>

On remarque que le client Docker est influencé par l'exécution de notre
commande `docker-machine env`. En effet, cette commande va modifier
l'environnement (d'où le besoin d'`eval` le retour de la commande) pour faire
correspondre `DOCKER_HOST` avec le chemin où le daemon peut être contacté.

Pour reprendre le contrôle de votre environnement local, vous pouvez, soit
supprimer manuellement les variables qui ont été ajoutées par l'évaluation,
soit lancer `eval $(docker machine env -u)`.


#### Derrière Docker Machine...

Si votre environnement ne vous permet pas d'utiliser `docker-machine`, vous
pouvez vous contenter de démarrer une ou deux autres machines virtuelles sur le
même réseau que votre machine virtuelle.

Rassurez-vous, vous n'allez pas avoir besoin de refaire toute la phase
d'installation. Des contributeurs ont conçu une petite image de CD ne contenant
que le strict nécessaire pour utiliser Docker. C'est d'ailleurs cette ISO qui
est utilisée par `docker-machine` pour démarrer et configurer en un rien de
temps ses machines virtuelles.

1. Dans un premier temps, commençons par télécharger la dernière ISO de
   `boot2docker.iso` :\
   <https://github.com/boot2docker/boot2docker/releases/latest>
1. Ensuite, dans notre hyperviseur, créons deux nouvelles machines, avec
   suffisamment de ressources pour pouvoir lancer des conteneurs. Ce n'est pas
   parce que l'image que l'on va démarrer est petite que l'on ne va pas
   pouvoir allouer beaucoup d'espace disque ou de RAM.
1. Lançons ensuite nos deux images, configurées pour démarrer sur l'image ISO
   que l'on a téléchargée précédemment.
1. Faisons un `ip a` pour connaître l'IP de la machine, nous devrions pouvoir
   nous y connecter en SSH avec l'utilisateur `docker` dont le mot de passe est
   `tcuser`.

Vous constaterez que le daemon `dockerd` est déjà lancé. `docker` est déjà
pleinement utilisable dans cette machine !


#### (Optionnel) Déporter le client Docker

Dans la suite, nous n'allons taper que quelques commandes dans nos
machines virtuelles, il n'est donc pas primordial d'avoir configuré son
environnement pour utiliser localement les daemons Docker des machines
virtuelles. Néanmoins, cela ne coûte rien de voir les procédures mise en œuvre.

Commençons par voir sur quel port le daemon `dockerd` de notre machine
virtuelle écoute :

<div lang="en-US">
```bash
(virt1) 42sh$ netstat -tpln | grep dockerd
Proto Recv-Q Send-Q Local Address   Foreign Address   PID/Program name
tcp        0      0 :::2376         :::*              980/dockerd

Essayons de renseigner simplement cette configuration à notre client Docker :

```bash (main) 42sh$ docker -H tcp://$VM1_IP:2376/ info Get http://$VM1_IP:2376/v1.32/info: net/http: transport connection broken * Are you trying to connect to a TLS-enabled daemon without TLS? ```

En effet, Docker met tout en œuvre pour rendre compliquée l'utilisation non-sécurisée de la plate-forme. Mais ils font également en sorte que la sécurité soit la plus transparente et la moins contraignante possible pour l'utilisateur, sans pour autant être faible.

Afin de contacter un daemon Docker distant, il est nécessaire présenter un certificat client TLS approuvé par ce daemon. Il est seulement nécessaire de vérifier le certificat présenté par le daemon, comme dans le cadre d'une connexion SSH classique.

Tout le nécessaire est déjà configuré au sein de boot2docker, pour nos tests, nous n'avons qu'à recopier la clef et les certificats en place.

```bash (main) 42sh$ mkdir remote/virt1 (main) 42sh$ scp "docker@$VM1_IP:.docker/*" remote/virt1 ca.pem cert.pem key.pem ```

Tentons maintenant de nous connecter au daemon distant utilisant ces éléments:

```bash DOCKER_CERT_PATH=remote/vir1/ docker -H tcp://$VM1_IP:2376/ --tlsverify info ```

Nous pouvons effectuer la même opération pour la seconde machine virtuelle.


  1. Vous pouvez aussi vous inscrire sur Amazon Web Services https://aws.amazon.com/, docker-machine est capable, à partir de vos clefs d'API, de créer et lancer des machines dans le cloud ! Et ce n'est pas le seul service de cloud supporté ! ↩︎