\newpage Pseudos systèmes de fichiers ============================ ## Rappels sur les points de montage Les systèmes Unix définissent le système de fichiers comme étant un arbre unique partant d'une racine[^FHS] et où l'on peut placer au sein de son arborescence des points de montage. Ainsi, l'utilisateur définit généralement deux points de montage : [^FHS]: Consultez pour plus de détails sur l'arboresence.
``` /dev/sda1 on / type ext4 (rw,relatime,data=ordered) /dev/sda3 on /home type ext4 (rw,relatime,data=ordered) ```
Dans ce schéma, la racine correspond à la première partition du premier disque, et les fichiers des utilisateurs sont sur la troisième partition du premier disque. ## Présentation des pseudos systèmes de fichiers D'autres points de montage sont utilisés par le système : `/dev`, `/proc`, `/tmp`, ... Ces points de montage vont, la plupart du temps, être montés par le programme d'initialisation en utilisant des systèmes de fichiers virtuels, mis à disposition par le noyau. Ces systèmes sont virtuels, car ils ne correspondent à aucune partition d'aucun disque : l'arborescence est créée de toute pièce par le noyau pour trier les informations mises à disposition, mais il n'est pas toujours possible d'y apporter des modifications. Linux emploie de nombreux systèmes de fichiers virtuels : - `/proc` : contient, principalement, la liste des processus (`top` et ses dérivés se contentent de lire les fichiers de ce point de montage) ; - `/proc/sys` : contient la configuration du noyau ; - `/sys` : contient des informations à propos du matériel (utilisées notamment par `udev` pour peupler `/dev`) et des périphériques (taille des tampons, clignottement des DELs, ...) ; - `/sys/firmware/efi/efivars` : pour accéder et modifier les variables de l'UEFI ; - ... Tous ces systèmes de fichiers sont généralement exclusivement stockés en RAM. Pour rendre une modification persistante, il est nécessaire de modifier un fichier de configuration qui sera chargé par le programme d'initialisation. Par exemple, pour modifier les paramètres du noyau, on passe par le fichier `/etc/sysctl.conf` et du programme `sysctl`. ### Consultation et modification La consultation d'un élément se fait généralement à l'aide d'un simple `cat` : ```shell 42sh$ cat /sys/power/state freeze mem ``` La modification d'un élément se fait avec `echo`, comme ceci : ```shell echo mem > /sys/power/state ``` Vous devriez constater l'effet de cette commande sans plus attendre ! ## Exercices ### `procinfo` Explorons le pseudo système de fichiers `/proc` pour écrire un script qui va afficher des informations sur un processus donné :
``` 42sh$ ./procinfo $$ PID: 4242 Path: /bin/bash Command line: bash Working directory: /home/nemunaire/virli/ Root: / State: S (sleeping) Threads: 1 CGroups ======= 12:pids:/ 11:net_prio:/ 10:perf_event:/ 9:net_cls:/ 8:freezer:/ 7:devices:/ 6:memory:/ 5:blkio:/ 4:cpuacct:/ 3:cpu:/ 2:cpuset:/ 1:name=openrc:/ Namespaces ========== cgroup:[4026531835] ipc:[4026531839] mnt:[4026531840] net:[4026531969] pid:[4026531836] user:[4026531837] uts:[4026531838] ```
### `rev_kdb_leds.sh` Explorons le pseudo système de fichiers `/sys` pour écrire un script qui va inverser l'état des diodes de notre clavier. Si vous avez : * numlock On, * capslock Off, * scrolllock Off ; Après avoir exécuté le script, nous devrions avoir : * numlock Off, * capslock On, * scrolllock On. Voici un exemple d'utilisation :
```shell 42sh$ ./rev_kdb_leds.sh input20 ```