\newpage Découverte de `kubectl` ======================= `kubectl` ([prononcé](https://www.reddit.com/r/kubernetes/comments/5qthoc/how_should_i_pronounce_kubectl/) 'cube C T L', 'cube cuttle', 'kyoob cuddle', 'cube control', ...) est le principal programme que l'on utilise pour interagir avec notre cluster. Étant donné qu'il s'agit d'un programme client, qui ne fait rien de plus que discuter avec une API REST HTTP, on peut le considérer comme un gros wrapper au dessus de `curl`. Obtenir de l'aide ----------------- ```bash kubectl describe type/name kubectl describe type name kubectl explain type ``` `get` ----- ```bash kubectl get node ``` Plus d'infos : ```bash kubectl get nodes -o wide ``` Lisible par une machine : ```bash kubectl get no -o yaml kubectl get no -o json ``` On aimera utiliser `jq(1)` avec la sortie `-o json` : ```bash kubectl get no -o json | \ jq ".items[] | {name:.metadata.name} + .status.capacity" ``` ### Services ```bash kubectl get services kubectl get svc ``` Pour le moment, nous n'avons qu'un seul service, il s'agit de l'API Kubernetes. `ClusterIP` désigne l'IP d'un service accessible en interne, pour le cluster. ### Conteneurs actifs Jetons un œil aux conteneurs actifs : ```bash kubectl get pods ``` Regardons maintenant les `namespaces` : ```bash kubectl get namespaces ``` On l'a vu, les *namespaces* ici désignent des espaces de noms qui n'ont rien à voir avec les *namespaces* de Linux. Regardons par exemple les conteneurs d'un autre espace de noms : ```bash kubectl -n kube-system get pods ``` Eh oui ! De nombreux services de base pour Kubernetes tournent dans des conteneurs, géré par lui-même... notamment : - `etcd` : notre base de données clef/valeur, - `kube-apiserver` : l'API REST avec qui communique `kubectl`, - `kube-controller-manager` et `kube-scheduler`, deux autres composants indispensables, - `coredns` : un composant additionnel pour gérer la résolution de noms interne (pour pas avoir à s'embêter avec les IP), - `kube-proxy` : 1 par nœud, pour gérer l'ouverture des ports notamment, - `kindnet`, `weave` : 1 par nœud, le plugin réseau. Mon premier conteneur --------------------- Prêt à lancer notre premier conteneur ?! Pas si vite ! En fait ... Kubernetes ne permet pas de lancer de conteneur... Nous devons lancer un *pod* (qui ne contiendra qu'un seul conteneur). ### Mon premier pod ```bash kubectl run pingpong --image alpine ping 1.1.1.1 ``` Outre un avertissement, `kubectl` doit indiquer nous qu'une tâche de déploiement a été créée. Si l'on affiche la liste des pods, vous devriez avoir quelque chose qui ressemble à cela : ``` $ kubectl get pods NAME READY STATUS RESTARTS AGE pingpong-7d49d9bc9-k8fpg 1/1 Running 0 123s ``` #### Déploiement³ Si l'on affiche davantage d'informations, on obtient : ``` $ kubectl get all NAME READY STATUS RESTARTS AGE pod/pingpong-7d49d9bc9-k8fpg 1/1 Running 0 123s NAME TYPE CLUSTER-IP EXTERNAL-IP PORT(S) AGE service/kubernetes ClusterIP 10.96.0.1 443/TCP 2m3s NAME READY UP-TO-DATE AVAILABLE AGE deployment.apps/pingpong 1/1 1 1 123s NAME DESIRED CURRENT READY AGE replicaset.apps/pingpong-7d49d9bc9 1 1 1 123s ``` Les tâches de déploiements (*deployment.apps*) sont des ressources de haut-niveau et sont là pour assurer que les migrations se font en douceur : elles vont permettre de basculer progressivement les pods d'une version X à une version Y (par exemple si l'on change notre ping d'alpine vers debian), mais éventuellement de revenir sur la version X si besoin, en cours de migration. Elles délèguent aux *replicatsets* la gestion des pods. Le *replicatset* est là pour indiquer le nombre de pods que l'on désire, et s'assure que le nombre de pods actuellement lancé est bien en adéquation avec le nombre de pods attendus. Pour résumer : `kubectl run` a créé une tâche de déploiement `deploy/pingpong`. Cette tâche de déploiement a créé elle-même un *replicatset* `rs/pingpong-xxxx`. Ce *replicatset* a créé un *pod* `po/pingpong-yyyy`. #### Sortie d'un conteneur Bref ... allons maintenant regarder si nous recevons bien nos PONG. Pour cela, nous allons utiliser la commande `kubectl logs`. Cette commande s'utilise d'une manière similaire à `docker logs` : ```bash kubectl logs deploy/pingpong ``` Cette ligne est la plus simple, et nous affichera la sortie du premier pod de la tâche de déploiement. Pour afficher un pod en particulier, il faut indiquer son nom en entier, en remplaçant `yyyy` par son identifiant : ```bash kubectl logs -f pingpong-yyyy ``` Notez ici l'option -f qui permet de suivre les logs en direct. #### Mise à l'échelle : facile ? Bien ... maintenant que nous savons nous débrouiller avec `kubectl`, attaquons les choses sérieuses. Pour lancer 8 ping en parallèle, modifions la tâche de déploiement comme suit : ```bash kubectl scale deploy/pingpong --replicas 8 ``` À ce stade, comme nous ne modifions que le nombre de replicats, Kubernetes va tout simplement propager ce nombre au *replicatset* existant. Puis, le *replicatset* voyant un décalage entre le nombre de pods attendus et le nombre de pods en cours d'exécution, il va en lancer de nouveaux, afin de répondre à la demande. Et que se passe-t-il alors, si l'on tue un pod ? ```bash kubectl delete pod pingpong-yyyy ``` #### Autres usages de `run` Si l'on veut des tâche qui ne redémarrent pas systématiquement, on peut utiliser : `kubectl run --restart=OnFailure` ou `kubectl run --restart=Never`, ... au lieu de créer des tâches de déploiement, cela va créer des *jobs* ou des *pods*. On peut même créer l'équivalent de tâches cron avec : `kubectl run --schedule=...`. Comme nous venons de le voir, actuellement `kubectl run` sert un peu à tout et n'importe quoi, la ressource créée n'est pas évidente, c'est pour cela que l'avertissement nous recommande d'utiliser `kubectl create` : - `kubectl create deployment` pour créer une tâche de déploiement, - `kubectl create job` pour créer un *job*. Dans le futur, `kubectl run` servira à lancer un *pod* à usage unique, sans tâche de déploiement ni réplicat. En fait, `kubectl run` génère une nouvelle spécification, qu'il envoie à l'API de Kubernetes. On peut voir le fichier généré avec la ligne de commande suivante : ```bash kubectl run --dry-run -o yaml pingpong --image alpine ping 1.1.1.1 ``` Le fichier YAML récupéré peut s'utiliser comme suit : ```bash kubectl apply -f my-specs.yml ``` #### Arrêter de flooder 1.1.1.1 Ok, on s'est bien amusé à ping Cloudflare, pour ne pas être trop méchants, nous pouvons maintenant arrêter nos pods. Comme nous l'avons vu juste avant, il ne s'agit pas de tuer chacun des pods un par un, car de nouveaux seraient créés par le *replicatset*. Si l'on supprime le *replicatset*, la tâche de déploiement en rećréera un similaire. Pour arrêter nos conteneurs, il convient donc de supprimer la tâche de déploiement : ```bash kubectl delete deploy/pingpong ``` ### Exposer son conteneur Exposer un conteneur revient à créer un nouveau service (une *resource* service). Un service est une adresse IP que l'on peut considérer comme stable pour un *pod* ou un groupe de *pods*. Il est nécessaire de créer un service si l'on veut pouvoir se connecter à un *pod*. Une fois le service créé, le serveur DNS interne va permettre de résoudre le nom du *pod* depuis les autres conteneurs. #### Types de services Il y a différents types de services : - `ClusterIP` (par défaut) : une adresse IP virtuelle est allouée pour le service, elle n'est accessible que depuis le réseau interne (par les pods et les nœuds). Il n'y a pas de translation de port a effectuer. - `NodePort` : un port est alloué pour le service, sur tous les nœuds le cluster, et n'importe qui peut alors s'y connecter. Le port est choisi aléatoirement. - `LoadBalancer` : lorsque l'infrastructure sous-jacente fourni un load-balancer (typiquement AWS, GCE, Azure, ...), un service `NodePort` est créé pour utiiser ce load-balancer externe. - `ExternalName` : une entrée DNS est créée pour avoir un alias. #### Le retour de `youp0m` ```bash kubectl create deployment youp0m --image=nemunaire/youp0m ``` Commençons par créer un service `ClusterIP` : ```bash kubectl expose deployment youp0m --port 8080 ``` Ce qui donne : ``` $ kubectl get service NAME TYPE CLUSTER-IP EXTERNAL-IP PORT(S) AGE youp0m ClusterIP 10.102.129.233 8080/TCP 42s ``` Depuis un nœud du cluster, on peut donc venir interroger cette IP. Si l'on essaie avec plusieurs nœuds, on voit alors que les requêtes sont balancées sur différents nœuds.